Hôtel du Palais Biarritz : Et si on sortait du cadre ?
Posté le 23 juin 2017Ce qui me frappe le plus et en premier lieu dans les prises de positions des uns et des autres dans ce dossier d’une importance tout à fait majeure pour les finances de Biarritz, c’est l’étroitesse des approches, cette sorte d’impossibilité pour tous les intervenants de sortir d’un cadre de pensée extraordinairement conservateur qui paraît s’imposer naturellement à tous selon une démarche qui me semble étonnamment psychorigide.
Car la question du Palais se résume-t-elle vraiment à savoir si et comment il faut ou non exclure Four Seasons ou continuer de dialoguer, avec eux ou d’autres en vue d’une gestion qui resterait dans l’ambiguïté et les évidentes contradictions d’un parapublic dominant ?
Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait réellement, chez les acteurs, du côté de la Ville, une compréhension profonde de ce que sont de facto les partenariats public-privé, les négociations avec les grands groupes internationaux spécialisés.
Mutatis mutandis, le dossier de la Cité de l’Océan n’en serait jamais arrivé à ce qu’il a vécu si des handicaps de même nature n’avaient pas existé. Le « ppp » avait, d’évidence pour moi, été mal négocié, mais la situation financière de Biarritz est quasi-automatiquement bien pire sans ce contrat qu’elle ne l’était avec. Un tel contrat consiste à « faire faire quelque chose ensemble » entre le public et le privé, – incluant souvent construction et gestion ultérieure de l’équipement -, comme dans une concession, avec une prise de risque et un apport financier de chaque partie, donc notamment de la partie privée, sans même parler des clauses fréquentes de retours financiers vers la partie publique après quelque temps et à partir d’un certain taux de rentabilité de la partie privée de l’investissement. De tels contrats et leurs négociations sont très « techniques » et nécessitent expérience et compétences de haut niveau.
La notion de partenariat public privé est évidemment plus générale et large que le type de contrat très spécifique précité, auquel ce nom a – plutôt malheureusement – été donné, et qui est l’héritier des anciens « metp » (marchés d’entreprise de travaux publics), eux très mal nommés de façon peu compréhensible, et qui avaient fait couler beaucoup d’encre, provoqué des contentieux célèbres, et avaient été globalement condamnés par la doctrine des marchés publics et la jurisprudence administrative.
En ce sens nettement plus large, ce qui a été entrepris pour le Palais est bien une forme de recherche de partenariat public privé, même s’il n’a rien à voir avec l’outil juridique et contractuel « ppp » utilisé pour la cité de l’Océan.
Ces grands dossiers ne peuvent réussir dans l’amateurisme ni les estocades politiciennes ignorantes des réalités.
Il n’y a pas de cadeaux.
L’essentiel est de mettre face à face des négociateurs de (très hauts) niveaux comparables. Qui (personnes morales et physiques) négocie pour la Ville ?
Mais, au fond, la vraie question n’est-elle pas : Est-ce le rôle d’une ville telle que Biarritz que de posséder « les murs » d’un hôtel de luxe, fût-il un monument historique protégé ? Et sa subséquente : Que ne ferait pas la Ville, dans sa situation financière actuelle, avec les 200 millions d’euros qu’ils valent probablement ?
Et cette question n’a, juridiquement et contractuellement, pas grand chose à voir avec la volonté, sans doute légitime, et qui, elle seule, est de l’ordre de la volonté politique, de conserver la présence emblématique que constitue l’icône « palace » pour l’image de Biarritz… La propriété est une chose, la destination obligatoire en est une autre…
Bien sûr, et sans mauvais esprit aucun, la question corollaire est : Quelles sont les véritables motivations :
– de ceux qui excluent d’entrée de jeu une telle réflexion ?
– de ceux qui ont voulu mettre fin, peut-être prématurément, à la négociation avec Four Seasons ?
– de ceux qui auraient souhaité la poursuivre ?
Il y a des éléments de réponse dans les déclarations des uns et des autres. Ils sont en général peu techniques. L’incantation politicienne n’a que peu d’intérêt sur de tels sujets…
On va, n’en doutons pas, en reparler beaucoup et la question ne sera pas réglée d’ici 2020.
(Rédacteur de ces lignes ancien cadre du groupe GTM, fusionné dans les années 2000 avec Vinci, puis responsable des investissements de Réseau Ferré de France, 5 milliards d’euros/an, spécialisé pendant de nombreuses années dans les concessions de travaux et de services publics, les financements de projets bancaires, les BOT – Built Operate Transfer – et les partenariats public-privé de toutes natures, en France et à l’international).
Est-ce que ces élus qui croient tout savoir ont déjà demandé à leurs électeurs qu’ils en pensent?
Probablement que la majorité s’en fiche d’avoir un palace dans leur ville mais aimeraient avoir une ville plus
attractive, une meilleure infrastructure, une plage et une mer plus propres…..
Ne nous trompons pas….. ce n’est pas une Rolex qui fait venir des gens vers une personne et ce n’est pas non
plus un soi disant palace qui fait venir sensiblement plus de touristes vers une ville…..
Ne vous accrochez pas à des fausses idées, vendez cet hôtel à un groupe hôtelier et utilisez le prix de la vente
pour désendetter la ville et pour investir dans son attractivité!
Et pour ajouter…. que l’acheteur soit un saoudien ou un chinois, que l’hôtel soit un 4 ou 5 étoiles où un palace n’a pas d’importance. Et…… ceux qui comparent le groupe Accor à un vendeur de kebab ne connaissent rien à l’hôtellerie;
allez voir les Sofitel, Sofitel Legend, SO- en Asie, au Moyen Orient, à Paris……. et comparez-les avec votre palace.
Cher Monsieur, je pense comme vous.
Le drame de Biarritz, c’est qu’à une ou deux exceptions près, ses élus municipaux, maire en tête, mais qu’ils soient de la vraie fausse majorité ou de la vraie fausse opposition, n’ont aucune véritable vision de leur ville à moyen terme, aucune compétence réelle pour en apprécier les enjeux, et singulièrement sur ce sujet très technique, où l’inanité des capacités de négociation entre municipalité et le secteur privé haut de gamme (des requins puissants et compétents) a été extraordinairement flagrante.